Donner la parole aux élues pour parler de l’engagement des femmes et des jeunes dans les territoires ruraux
C’est à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, que la délégation aux droits des femmes du Sénat a organisé le jeudi 9 mars 2023, un événement consacré aux problématiques spécifiques rencontrées par les onze millions de femmes vivant en milieu rural, représentant pas moins d'une femme sur trois. Un rapport d’information a ensuite été rédigé à cet effet et publié le 4 mai 2023.
Invitées par les membres de la délégation aux droits des femmes du Sénat, des élues issues des territoires ruraux de départements variés ont pu se regrouper autour de deux temps forts regroupés sous la thématique « Femmes et ruralités : la parole aux élues de nos territoires ».
Le premier temps fort, ou première séquence intitulée « L'engagement des femmes issues des territoires ruraux : encourager l'accès aux responsabilités », était consacrée à l'engagement des femmes en politique, au sein de structures associatives ou syndicales, au niveau local comme national. Le second temps fort, ou seconde séquence, intitulée « Les jeunes des territoires ruraux : élargir le champ des possibles », visait notamment à aborder les problématiques d'orientation et de formation des jeunes filles issues des territoires ruraux. La délégation fit appel à cette occasion à deux « grands témoins » : Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), et Salomé Berlioux, fondatrice de l'association Chemins d'avenirs.
Evénement important, cet événement fut ouvert par le président du Sénat Gérard Larcher, dont le rapport est à ses yeux une véritable réussite, avec « l’inscription à l’agenda politique d’un impensé des politiques publiques pour les femmes en milieu rural. La politique d’égalité entre les femmes et les hommes est bien souvent traitée comme un sujet macro ou comme un sujet national. La politique en faveur de la ruralité est rarement conçue sous l’angle de la parité. Toute la force du rapport de la délégation me paraît résider dans la conjugaison de ces deux prismes que sont la parité et la ruralité ».
Il est vrai que la ruralité est déjà le creuset d’inégalités, encore plus présentes pour les femmes. Ce constat amène de la sorte à penser la réalité du déficit de mobilité individuelle comme collective, des services publics éloignés, ainsi qu’un manque de solutions de garde d’enfant à proximité, sans compter des choix d’orientation scolaire plus restreints, notamment pour les jeunes filles, un manque de mixité dans certaines branches professionnelles, un accès aux soins et à la santé plus difficile.